Supports proposés par la Fondation de la Mémoire de la Shoah

Selon l’âge, le degré d’information préalable, la maturité et le niveau des élèves concernés, certaines œuvres seront préférables à d’autres pour aborder la Shoah. Il n’est pas dans nos intentions de nous livrer ici à une analyse comparative des qualités et limites respectives de telle ou telle œuvres littéraires ou filmiques disponibles dans le cadre de l’enseignement de la Shoah, mais de plutôt tenter de cerner les grandes tendances se dégageant des œuvres étudiées par les élèves et de suggérer quelques pistes (non exhaustives) d’exploitation.

Tous les supports filmiques sont à aborder avec une distance critique nécessaire, et en tout premier lieu les films de fiction et/ou à ambition historique. Nous ne pouvons pas mettre sur le même plan Shoah de Lanzmann avec La Liste de Schindler et Le Pianiste. Il en va de même pour la bande dessinée : si Mauss peut être pensé et lu comme une autobiographie (et en ce sens fondamental pour saisir un parcours de vie), Auschwitz de Croci est largement critiquable. 

  1. Ouvrages:
  • Visites actuelles du site d’Auschwitz-Birkenau :

 Auschwitz, Tal Bruttmann, La Découverte, 2015

Auschwitz 1940-1945, Frediano Sessi, Kimé, 2014

Guide historique d’Auschwitz et des traces juives de Cracovie (Jean-François Forges, Pierre-Jérôme Biscarat), Autrement/DMPA, 2011

  • Un document historique : L’Album d’Auschwitz:

 L’Album d’Auschwitz (sous la direction de Serge Klarsfeld), Canopé/Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 2015

  • Livres les plus fréquemment utilisés :

Si c’est un homme (Primo Levi)

Le Journal d’Anne Frank

La Nuit (Elie Wiesel)

L’espèce humaine (Robert Antelme)

Le Journal d’Hélène Berr (version intégrale et scolaire)

Le Pianiste (Wladyslaw Szpilman)

Inconnu à cette adresse (Kathrine Kressmann Taylor)

Le Joueur d’échec (Stefan Zweig)

Shoah et littérature, Histoire et mémoire (témoignages)

L’écriture ou la vie ; Mal et modernité (Jorge Semprun)

L’Aube ; Tous les fleuves vont à la mer (Elie Wiesel)

Les Naufragés et les rescapés ; La Trêve (Primo Levi)

Je me suis évadé d’Auschwitz (Rudolf Vrba)

J’ai pas pleuré (Ida Grinspan)

La Traversée de la nuit (Geneviève de Gaulle Anthonioz)

La Place de l’étoile (Patrick Modiano)

Les résistances juives pendant l’Occupation (Georges Loinger, ea)

Le Dernier des Justes (André Schwartz-Bart)

Voyage à Pitchipoï (Jean-Claude Moscovici)

L’Atelier et d’autres pièces de Jean-Claude Grumberg

Adieu les enfants (1942-1944) (Serge Klarsfeld)

Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu (Sam Braun, également en version pédagogique)

Merci d’avoir survécu (Henri Borlant)

Les livres de la Collection « Témoignages de la Shoah » (éd. FMS / Le Manuscrit) peuvent également constituer des supports pour un travail en classe.

J’avais deux camarades ; Mon ami Frédéric (Hans Peter Richter)

Jour sans retour (Kathrine Kressmann Taylor)

Seul dans Berlin (Hans Fallada)

La Mort est mon métier (Robert Merle)

Sur la résistance allemande antinazie, la culpabilité et la mémoire allemande

L’ami retrouvé (Fred Uhlman)

L’Ennemi commun (Eric Ambler)

Une Allemagne contre Hitler (Günther Weisenborn)

Mon enfance en Allemagne nazie (Ilse Koehn)

Les Jours sombres (Fey Von Hassel)

Examen de conscience (August von Kageneck)

Le Tambour (Günther Grass, voir également le film de Volker Schlöndorff)

En Crabe (Günther Grass)

On peut voir également les films sur Sophie Scholl et le mouvement étudiant de la Rose Blanche, sur les femmes de la Rosenstrasse, sur le complot de Stauffenberg du 20 juillet 1944.

Pour une étude comparative des totalitarismes nazi et stalinien et des spécificités respectives de leurs systèmes concentrationnaires

Vie et Destin (Vassili Grossman), en parallèle avec Si c’est un homme (Primo Levi) ou L’Univers concentrationnaire (David Rousset)

Déportée à Ravensbrück, le témoignage de Margarete Buber-Neumann passée directement des camps staliniens à ceux nazis.

  • Autres suggestions

Initiation pour les plus jeunes (8-14 ans environ)

Un enfant s’évade- La rafle du Vél’ d’Hiv’ (Valérie Zenatti, coll. Je lis des Histoires vraies, 8-12 ans, n°108, juin 2002, éd. FMS/ Fleurus Presse)

700 jours en enfer- Il y a 60 ans, la libération des camps de concentration (Michèle Kahn, ibid, n°136, janvier 2005, éd. FMS/ Fleurus Presse)

Numéro spécial sur Les Justes (coll. Le Monde des Ados n° 157, janvier 2007, éd. FMS/Fleurus Presse)

J’avais deux camarades et Mon ami Frédéric (Hans Peter Richter)

Un Sac de billes et Simon et l’enfant (Joseph Joffo) en parallèle avec Au revoir les enfants de Louis Malle

Les Armes de l’esprit de Pierre Sauvage, un film sur le village des Justes du Chambon-sur-Lignon

Le Journal d’Anne Frank

Je suis une étoile : une enfant de l’Holocauste (Inge Auerbacher)

Les arbres pleurent aussi (Irène Cohen-Janca)

Paroles d’étoiles (recueil, éd. Librio)

Auschwitz expliqué à ma fille (Annette Wieviorka)

Le voyage sans retour des enfants d’Izieu (Catherine Chaine)

Les enfants d’Izieu (Rolande Causse)

Les enfants d’Izieu, 6 avril 1944 – Un crime contre l’humanité (Pierre-Jérôme Biscarat, coll. Patrimoine, éd. Le Dauphiné)

Paroles de la Shoah – Anthologie (dir. Patrice Kleff, coll. Etonnants classiques, éd. Garnier-Flammarion)

Approche plus approfondie de la Shoah (14-16/18 ans environ)

La Shoah : l’impossible oubli (Anne Grynberg)

Dites-le à vos enfants – histoire de la Shoah en Europe (Stéphane Bruchfeld, éd. Ramsay) 

La Shoah (collectif, Clés de l’actualité, FMS/Milan-Jeunesse)

Les 100 mots de la Shoah (Tal Bruttmann, Christophe Tarricone, coll. Que sais-je ?)

 Paroles de la Shoah – Anthologie (dir. Patrice Kleff, éd. Garnier-Flammarion)

Jamais plus – Une histoire de la Shoah (Martin Gilbert, éd. Tallandier)

L’Enfant et le génocide (Catherine Coquio & Aurélia Kalisky, éd. Robert Laffont, Bouquins)

 

Bandes dessinées, albums

La Bête est morte (Calvo)

Maus I & II (Art Spiegelman)

Auschwitz (Pascal Croci)

Sir Arthur Benton (Stéphane Perger et Tarek, 3 tomes) -contexte d’espionnage plus spécifique

Le Sursis (2 t.) et Le Vol du corbeau (2 t.) (Jean-Pierre Gibrat) – sur la complexité de la période étudiée (occupation, vie quotidienne, résistance)

Plus jamais Mozart (Michael Morpurgo, éd. Gallimard)

 

Suggestions complémentaires pour les enseignants

Ouvrages de référence :

La destruction des Juifs d’Europe (3 tomes) et Exécuteurs, victimes et témoins (Raul Hilberg)

L’Allemagne nazie et les Juifs – 2 tomes : Les années de persécution 1933-1939 et Les années d’extermination 1939-1945 (Saul Friedländer)

Les origines de la Solution finale et

Des hommes ordinaires – le 101ème bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne (Christopher Browning)

Eichmann à Jérusalem et Le système totalitaire : Les origines du totalitarisme (Hannah Arendt)

Qui écrira notre histoire ? (Samuel Kassow)

Question de la mémoire :

Eduquer contre Auschwitz – Histoire et Mémoire (Jean-François Forges)

Auschwitz en héritage ? – Du bon usage de la mémoire (Georges Bensoussan)

Auschwitz, 60 ans après (Annette Wieviorka)

L’ère du témoin (Annette Wieviorka)

Le devoir de mémoire (Primo Levi)

Clés pour Si c’est un homme de Primo Levi (Dominique Bouquet, éd. Pocket)

Se taire est impossible (Elie Wiesel et Jorge Semprun)

Le crime et la mémoire (Alfred Grosser)

Les assassins de la mémoire (Pierre Vidal-Naquet)

Les lieux de mémoire (dir. Pierre Nora)

La Mémoire désunie : Le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours (Olivier Wieviorka)

Les abus de la mémoire (Tzvetan Todorov)

Leçons de la Shoah (Gérard Rabinovitch, éd. Canopé)

La mémoire, l’histoire, l’oubli (Paul Ricœur) – angle historico-philosophique

Auschwitz Graffiti (Adrien Le Bihan, éd. Librio) – point de vue « iconoclaste» mais utile et réflexif

2- Films / documentaires

Shoah (Claude Lanzmann), version longue (9 h) ou abrégée (3 h)

La Liste de Schindler (Steven Spielberg)

Le Pianiste (Roman Polanski)

Amen (Costa Gavras)

La Petite prairie aux bouleaux (Marceline Loridan-Ivans)

Le Dernier métro (François Truffaut)

Monsieur Klein (Joseph Losey)

Les guichets du Louvre (Michel Mitrani)

Au revoir les enfants (Louis Malle)

Le labyrinthe du silence (Giulio Ricciarelli)

Le procès du siècle (Mick Jackson)

Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, et Un vivant qui passe (Claude Lanzmann)

Auschwitz, premiers témoignages (Emil Weiss), 2014

Criminal Doctors. Auschwitz (Emil Weiss), 2013

Sonderkommando. Auschwitz-Birkenau (Emil Weiss), 2007

Einsatzgruppen, et Le procès d’Adolf Eichmann (Michaël Prazan),

 Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire (Gaëlle Allaert-Grall, Jean-Christophe Deshayes), CRDP Bretagne, 2011

Le cahier de Susi (Guillaume Ribot), Strange fruit/CRDP Rhônes-Alpes, 2013

Les documentaires sur le procès Barbie (1987)

14 récits d’Auschwitz, récits collectés sous la direction d’Annette Wieviorka, MK2, 2005

Mémoire demain – DVD-Rom, Union des Déportés d’Auschwitz

 

Les DVD édités et distribués gratuitement par le Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah (voir la liste)

Mémoire de la Shoah – Collection de témoignages filmés mis en ligne sur le site de l’INA

 

  • A utiliser avec distance critique

 La Vie est belle (Roberto Benigni)

Nuit et brouillard (Alain Resnais)

Le Choix de Sophie (Alan J. Pakula)vision esthétisante de la Shoah, comme c’est le cas du téléfilm Holocauste : leurs partis-pris subjectifs, historiques ou cinématographiques ou leur thème spécifique, font conseiller de ne s’en servir que comme supports pédagogiques éventuellement complémentaires mais non prioritaires, car nécessitant des publics déjà avertis et non « novices » sur ces sujets. En revanche, leur vision peut parfaitement s’inscrire dans un axe d’approche thématique comme « la responsabilité des Eglises » ou « Shoah et comédie », avec l’étude comparative d’autres films (notamment Le Dictateur de Charlie Chaplin ou To Be or not to be d’Ernest Lubitsch dans ce dernier cas).

De Nuremberg à Nuremberg (Frédéric Rossif) – offre l’avantage d’une vision globale, remise dans son contexte historique, même si l’on constate une utilisation d’images d’origines souvent imprécises, comme pour Nuit et Brouillard

 

  • Suggestion de pistes thématiques

Souligner l’existence d’une résistance juive pour contrer certains préjugés sur la soi-disant passivité des Juifs. Pour se faire, il est possible d’évoquer l’emblématique révolte du ghetto de Varsovie représentée dans Le Pianiste de Polanski dans 1943, l’Ultime révolte de Jon Avnet. On peut également voir Les Insurgés d’Edward Zwick sur l’opération de sauvetage des frères Bielski. Le film Sobibor, 14 octobre 1943 de Lanzmann peut également être utilisé.

Rappeler l’action des Justes pour « contrebalancer » la vision désespérée de l’humanité que pourrait susciter l’étude de la Shoah et l’examen du rôle néfaste de Vichy. Ce thème est abordé dans La Liste de Schindler – œuvre abondamment projetée[1] – thème auquel on pourrait joindre le rappel de l’action salvatrice de plusieurs diplomates étrangers comme le consul portugais Aristides de Sousa Mendes[2] (cf. le film Désobéir de Joël Santoni). On peut aussi évoquer les figures de l’Américain Varian Fry à Marseille, celle de Janusz Korczak, directeur d’un orphelinat pour enfants juifs à Varsovie, l’attitude de la population danoise et de son roi Christian X, sauvant la quasi-totalité de leur communauté juive, celle de policiers français à Nancy et à Paris prévenant les Juifs des rafles… La projection du film de Pierre Sauvage Les Armes de l’esprit sur l’action de sauvetage du village du Chambon-sur-Lignon et de son pasteur André Trocmé serait également bienvenue en contrepoint de l’étude de la Collaboration.

[1] Une étude parallèle de ce film avec Hôtel Rwanda, serait de ce point de vue très éclairante – la figure de Paul Rusesabagina, gérant d’un grand hôtel de Kigali, et Juste africain équivalent de Schindler -, pour étudier les mécanismes et logiques génocidaires à l’œuvre, leurs similarités et spécificités.

[2] Ou encore le consul suédois Raoul Wallenberg à Budapest en 1944 et le consul japonais Sugihara Chuine en Lituanie.

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